Quel projet culturel pour le Château des Lumières à Lunéville ?

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Quel projet culturel pour le Château des Lumières ?

Nous, soussignés, venons d’apprendre la suppression du poste de chef de projet au Château des Lumières de Lunéville et son remplacement par un poste de « chargé de mission préfigurateur ».

 

Il semble que cette mesure ait été dictée par la volonté de faire évoluer le Château vers un nouveau modèle économique et un nouveau mode de gestion. Nous comprenons les contraintes budgétaires auxquelles sont soumises les Collectivités, mais continuons à considérer comme nécessaire l’établissement de véritables projets culturels, créatifs, largement ouverts à des démarches participatives qui peuvent favoriser le développement local.

 

Le Château des Lumières a pu dépasser son potentiel patrimonial en apportant une offre culturelle vivante, diversifiée, exigeante mais non élitiste, reconnue dans le cercle des partenaires européens du Château et au-delà comme un véritable modèle. Ces acquis sont-ils menacés ?

 

L’action entreprise a dépassé la programmation culturelle classique, en créant les conditions d’une véritable synergie entre des institutions, des associations, des personnalités relevant de la recherche universitaire, de l’enseignement scolaire et non scolaire, des arts, des sciences et des techniques. En ce sens, sous l’impulsion d’un véritable chef de projet, l’idéal et les valeurs des Lumières ont pu être actualisés et dans une logique démocratique, mis à la portée de tous. Comme à l’époque des Lumières, une vie sociale locale a pu s’ouvrir au monde et impliquer des intellectuels et des artistes issus de milieux et de pays très différents. Aujourd’hui, le rayonnement du Château n’est pas seulement effectif dans la société locale mais s’étend dans un vaste espace du Brésil à la Russie en passant par la Pologne, l’Allemagne, l’Italie, la Turquie.

 

Une telle entreprise n’aurait pas pu avoir lieu sans que se fédèrent des personnalités ; sans que se rassemblent dans l’exaltation d’un travail commun des femmes et des hommes issus de milieux très divers. Un tel rassemblement a été rendu possible par l’action et l’engagement personnels du titulaire du poste de chef de projet, Yves Ravailler.

 

Nous pouvons tous témoigner de son ouverture d’esprit ; de son adaptation à des impératifs imprévisibles, à des contraintes budgétaires ; de son  respect constant envers les publics et les « producteurs de culture ». Yves Ravailler a prouvé qu’on peut à la fois être réaliste et inventif : tenir compte des contraintes techniques et budgétaires et encourager de façon imaginative les artisans de la culture à se dépasser pour donner le meilleur d’eux-mêmes. Dans le plus strict respect de ce que signifie l’histoire d’un lieu prestigieux comme le Château des Lumières, il a su s’interroger et nous interroger sur ce que l’Histoire représente pour le présent et le futur, dans une perspective de long terme. Dans le cadre de ses fonctions, il a été l’Ambassadeur du Département, soucieux de diffuser la meilleure image des territoires et de leurs potentialités, auprès de partenaires du Château.

 

Nous regrettons aujourd’hui la suppression du poste de chef de projet et nous interrogeons sur le devenir du projet culturel du Château des Lumières. Nous souhaitons exprimer à Yves Ravailler notre gratitude et notre admiration pour l’action entreprise et nous lui apportons tout notre soutien pour ses futurs projets.

 

Mobilisation créée par ADAM Sylvain, architecte, Association APPUII et enseignant à Paris 8 ANAGNOSTOU Panagiota, docteure en sciences politiques, enseignante à l’Université de Strasbourg ANASTSSIADOU Méropi, professeure d'histoire contemporaine, INALCO, Paris ARRIVÉ Sylvaine,
5/12/2016

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